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L’EMPIRE DE L’AIR.

qui se pose la queue au vent, est ordinairement renversé ; il roule sur lui-même.

Dans l’état de nature, lorsque le savoir voler est exact, jamais un oiseau ne manque son abordage.

Par les grands vents, les oiseaux lourds et à grande surface font des chefs-d’œuvre d’arrêt. Un aigle, dans ce cas, se pose avec une douceur incroyable : le choc n’est pas supérieur à une chute de 10 centimètres de hauteur.

Quand le vent est nul, les faiseurs de démonstrations qui ont peur de se secouer se servent d’un autre moyen : ils abordent contre une pente rapide, la plus accentuée possible, et par ce moyen éteignent encore complètementleur inertie de mouvement, en remontant autant que leur élancé le demande.

Dans la direction aérienne cette étude devra être poussée à outrance ; ou y ajoutera une foule d’embellissements, tels que : surfaces à ressorts, lits de fourrage, immenses cordes tendues, élastiques, avec anneaux auxquels on s’attachera ; abordages sur l’eau pour les machines disposées pour pouvoir flotter, etc., etc.

L’atterrissement est l’effroi de la gent ailée. Il y a surtout toute une classe qui redoute avec juste raison les chutes même minimes : ce sont les échassiers. Aussi jouissent-ils tousd’une surface énorme, qui a peut-être pour but unique de leur permettre de se reposer sans risquer de briser leurs longues jambes. Les plus heureux sont ceux qui peuvent se reposer sur l’eau. Tout le monde a vu l’abordage des cygnes, c’est un spectacle qui frappe : ces sillons qu’ils creusent avec leurs pattes dans l’élément liquide, ces jets d’eau et d’écume qu’ils soulèvent, tout ce tapage les fait forcé-