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MANŒUVRES DIVERSES.

est déjà un élancement d’une grande action ; on s’en aperçoit lorsqu’on regarde sauter un grand passereau complètement privé de ses ailes, comme un corbeau ou une pie : on voit que ce seul effort les transporte il un mètre de hauteur.

Plus les oiseaux auxquels on s’adresse deviennent petits, plus ce saut devient considérable : voyez le merle, l’alouette, et en plus petit cette étincelle de vie qu’on nomme la mésange bleue. — Chez les oiseaux la force des jambes est comme celle des pectoraux, elle croît proportionnellement avec la diminution du poids. Aussi un rossignol ou une sylvie, dans un buisson, n’utilisent-ils la plupart du temps leurs ailes que comme appoint d’équilibre et comme direction.

Les pluviers, certains scolopax, les tringas, etc., se mettent au vol en courant.

La plupart des grands échassiers, les grands vautours, partent aussi à la course, mais abandonnent dès qu’ils le peuvent le pas allongé pour le changer en sauts qu’ils continuent tant que les pattes peuvent toucher la terre.

Quant aux oiseaux de proie en général, ils ont deux manières de prendre le vol. — Lorsqu’ils partent de rez terre, avec ou sans charge, excepté les vautours, c’est toujours par un saut d’un mètre environ qu’ils entrent en action. Dans les autres cas, étant toujours perchés très haut, ils n’ont qu’à se laisser tomber et ouvrir les ailes pour se trouver en plein mouvement.

L’arrêt pour les gros oiseaux est une chose sérieuse, qui semble devenir d autant plus grave qu’ils sont plus lourds. — Généralement ils ont toujours soin de se retourner le bec au vent ; par ce moyen ils éteignent leur vitesse acquise. — Un pigeon inexpérimenté,