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ACTION DE LA VITESSE.

chand, qui au lieu de poissons vendait des oiseaux de mer. Il en avait une cinquantaine.

Je ne connaissais pas ces animaux ; cependant je me remis bientôt et décidai que c’était des procellarias, variété puffinus Kulhii, que j’avais déjà aperçus au large, mais seulement de très loin.

Comme ils étaient à des prix modérés, je m’en offris quatre, puis je pris le chemin de fer de huit heures, et à dix je me trouvais chez moi, en pleine Mitidja.

Mon but était de les étudier, puis de leur donner la clé des champs quand ils m’ennuieraient. Je les mis donc sur l’eau, dans une petite mare à canards, voisine de la ferme.

Ici je crois utile de donner une description succincte de cet oiseau, pour les personnes qui ne le connaissent pas, afin de faire saisir toutes mes déconvenues.

Le procellaria est un oiseau gros comme une petite poule. — En regardant au tableau des études, type larus, nous trouvons qu’il pèse 750 grammes, que son envergure est de 1m,25, la largeur de ses ailes de 0m,125. — Il possède donc deux grandes baguettes qui ne lui permettent de s’envoler que dans des conditions spéciales. On s’en formera une idée très juste en se figurant une petite poule qui aurait pour ailes deux grandes règles à dessin. — Les jambes sont longues, minces et faibles, les pieds palmés. — Il ne marche presque pas, mais fait huit ou dix pas en courant, et se pose tout de suite comme s’il était fatigué.

Mes quatre oiseaux, sur la mare, ne faisaient rien d’extraordinaire ; aucun n’avait de velléité de s’envoler.

J’en pris un, le plus faible, et le jetai en l’air assez