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L’EMPIRE DE L’AIR.

sonnier dans une chambre-cage sans plafond, pourvu que les murs aient 20 mètres de hauteur et qu’ils ne soient éloignés que de 20 mètres.

Chez les oiseaux à ailes étroites cet effet est encore bien plus sensible.

Le martinet, ce sauvage, ce véloce, ce rustique habitant des nues, ne peut s’élever à deux mètres ; il est exactement en cage dans une grande caisse sans couvercle : et cependant, s’il y a un animal doué pour le vol, c’est bien lui. — Les grands oiseaux marins sont dans le même cas. — Une frégate est impotente si elle n’a l’espace devant elle : tandis que sitôt que ces deux volateurs ont la vitesse ou un courant d’air, ce qui revient exactement an même, ils redeviennent de suite l’un le martinet et l’autre la frégate, ce qui est tout dire.

Pas de vitesse, pas de vol !

J’ai eu une fois à résoudre un problème basé sur ce principe, qui était assez curieux.

J’étais en Algérie à cette époque, il ya belles années déjà ; c’était, autant que je puisse m’en souvenir, en 64, au printemps. À cette époque j’avais déjà la solution du problème. Avec un peu d’aide et de meilleures circonstances j’aurais pu l’exécuter. Le désastre de 1870 n’aurait pas eu lieu, la guerre russo-turque restait dans les limbes, les peuples étaient libres, l’Asie se précipitait peut-être sur l’Europe ; qui sait ?… enfin, laissons cela.

Je disais donc qu’un matin à la marine, à Alger, étant allé voir, suivant mon habitude, quelle avait été la pêche de la nuit ; histoire de pousser mes études sur la forme des squales, coupe des grands nageurs sous-marins, etc., je me trouvai en face d’un mar-