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L’EMPIRE DE L’AIR.

avec le chemin de fer, que les oiseaux à vol lent font tout au plus 40 kilomètres à l’heure, et les oiseaux bien doués, çomme les tourterelles et les grands voiliers, en plein vol dans l’espace, font 60 kilomètres. Ce qui fait que pour les appréciations moyennes on peut se servir de la base de 1 kilomètre à la minute, comme donnée sérieuse.

Voilà ce que fera la direction aérienne à la voile, plutôt moins que plus. C’est déjà beau ; c’est 5 à 600 kilomètres dans la journée de 10 heures.

Les vents n’ont probablement pas tous la même puissance de sustention. Il semble, en regardant attentivement les oiseauxqu’il y a des jours où l’air porte mieux que d’autres.

Par les vents du midi, surtout les vents chauds et électriques, les planeurs ont une propension très marquée à exagérer le vol sans battement. Cette faculté de suspension est indiscutable pour les corps de peu de masse : témoin les poussières et les sables du siroco, Khamsine, guibli, etc. Elle serait donc perceptible pour les oiseaux, même pour les très gros ?

Par un tent électrique du désert on est sûr de voir beaucoup de vautours ; ce temps particulier a la propriété de les faire voyager. Les oiseaux de proie nobles y sont également sensibles. En Europe, le changement de vent, la chaleur et l’orage après, sont pronostiqués par la crécerelle qui monte alors très haut dans les airs, en criant, ce qui la fait remarquer. Les faucons, les milans et les aigles se comportent de même.

Tout vent du désert, en Afrique, amène les vautours rares : c’est par ce temps, seulement qu’on voit les otogyps, les arrians et les gypaètes quitter l’intérieur, et pousser des pointes jusqu’à la Méditerranée.