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VITESSE DU VENT.

emporté par un courant d’air pareil, et s’aidant dans le même sens, pourrait parcourir 3 000 kilomètres.

Trois mille kilomètres font environ 30 degrés, qui sont, en gros, la distance qui sépare le Caire de Paris, le Cairote l’équateur. C’est la distance de Paris à Arkangel, de New-York à Mexico ; l’Australie traversée. Et, de la pointe nord du Spitzberg au cap Barow de l’Amérique russe, il n’y a environ que 30 degrés en passant par le pôle.

Quels beaux voyages un fort coup de vent permettrait de faire !

Mais il ne faut point s’illusionner ; il ne faut pas croire qu’un accident est une règle.

De ce que certains jours on pourra faire des merveilles, il ne faut pas espérer que cela continuera. Lorsqu’on voudra aller d’un point à un autre, d’une manière exacte, les mécomptes viendront. C’est la navigation à la voile : on sait quand on part, et on ignore quand on arrive. Ces 30 degrés fournis en un jour, par ce temps extra-favorable, peuvent par un vent contraire en demander 8 ou 10, et plus : ce même vent de 40 mètres à la seconde force au repos sitôt qu’on a à aller ailleurs que là où il mène. Il est impénétrable ; on n’avancerait pas contre lui d’une lieue en une heure.

La voile, c’est l’inconnu, le bonheur, la’chance ; demandezplutôt aux marins. — Ainsi, les 2800 kilomètres qui séparent l’Irlande de Terre-Neuve ne peuvent pas être franchis sans danger à moins de pouvoir passer la nuit sur l’eau ; au reste il n’y a que les oiseaux nageurs qui se hasardent à faire cette traversée.

Arrivons à la vitesse moyenne, celle du vent de tous les jours.

L’observation indique, par la comparaison du vol