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L’EMPIRE DE L’AIR.

temps, qu’on ne peut appeler un vent, a cependant, à une hauteur de cent mètres, au moins 10 mètres de vitesse, d’après des observations très précises que nous avons eu l’occasion de faire sur des fumées de bombes de feu d’artifice, qui sont la mobilité suprême.

Sitôt que le vent est franchement sensible à la surface du sol, il dépasse de beaucoup 10 mètres de vitesse à 3 ou 400 mètres de hauteur.

Un bon vent, une bonne brise de mer, celle où le marin sans prendre de ris surveille cependant sa toile, arrivé à 500 mètres d’altitude a une vitesse de 20 mètres à la seconde.

Un grand vent du nord, d’après la vitesse de l’ombre des nuages, a une rapidité de 30 à 40 mètres ; et un violent Khamsine à 500 mètres d’attitude a une vitesse difficile à préciser. Par ce vent terrible, un grand vautour, qui se meut dans son sens, a une vélocité épouvantable : en un instant il a traversé le champ de la vision, soit 7 ou 8 kilomètres, au moins, pour un oiseau de ce volume.

Ce sont ces vents de tempête qui dépaysent les oiseaux, qui font qu’un volateur se trouvera en une journée à 1000 lieues de son habitat.

Ces vitesses énormes nous sont démontrées exactement par des faits précis. Le ballon la Ville d’Orléans, parti pendant le siège de Paris à 11 heures 45’du soir, est arrivé près de Lifjeld (Norwège) le lendemain à 3 heures 40 du soir. Soit environ 300 lieues en 15 heures, ou 22 mètres à la seconde.

Le ballon du sacre de Napoléon Ier a eu pendant sept heures consécutives une vitesse d’environ 40 mètres à la seconde.

Dans les grands jours d’été de 18 heures, un oiseau