Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
DE LA QUEUE.

faiblesse du vol, surtout lorsqu’elle atteint de grandes dimensions.

Laissons donc de côté cet organe qui ne peut donner que des indications trop vagues pour être utilisées.

Cependant, si on tenait à se rendre compte de la cause, du pourquoi de l’existence de cet organe, surtout lorsqu’il est robuste, on arrive à cette déduction.

La queue, chez l’oiseau, est ou un ornement ou un organe du vol. — L’ornement n’intéresse pas cette étude : négligeons-le.

Comme organe du vol, la manœuvre suivante pourra nous éclairer.

Un faucon crécerelle suivait une haie, presque rez terre, et tout contre elle ; sa vitesse était ordinaire, et sa direction rectiligne, quand tout à coup, comme mu par un ressort, il changea de direction à angle droit pour se précipiter sur un lézard.

L’angle produit fut d’une précision et d’une rapidité incroyable.

Pour le produire, l’oiseau a eu besoin du gouvernail très ample et très puissant qu’il possède.

Là est l’utilité du grand développement de cet organe, il est destiné à permettre la surprise par des changements subits de direction.

Il est probable que la forte queue du gypaète a la même utilité : cette manière de chasser, à coup de poitrail, parmi les blocs de rocher, doit être facilitée par l’ampleur et la force de sa queue.

En résumé, c’est un organe destiné à produire le vol de chasse, mais qui, par rapport au vol réel de longueur, n’est pas indispensable, comme on le démontre au reste en la supprimant.

On arrive donc à penser ceci, que la queue est