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L’EMPIRE DE L’AIR.

Quel est l’oiseau le mieux doué ?

Question souvent posée, et sur la solution de laquelle on est rarement d’accord.

Est-ce l’aigle au vol majestueux ? — Il est beau certainement ce roi des airs, mais une humble colombe le dépasse au vol comme un lévrier dépasse un mâtin.

Est-ce la frégate à l’immense envergure ? Non assurément, la frégate est incapable de s’envoler dans beaucoup de circonstances.

Sont-ce les grands vautours ? Non plus ; il faut trop d’espace à leurs vastes ailes pour que leur vol puisse réunir toutes les qualités qu’exige la primauté. Un condor ne peut pas s’élever rapidement, sans vitesse acquise, comme un passereau.

Serait-ce notre charmante hirondelle, si vive, si preste, si agile ? Pas davantage ; elle a le défaut de sa taille qui est celui de ne pas pouvoir résister à un coup de vent. Son peu de masse la gêne énormément dans tous les grands courants d’air.

Ce sont les passereaux qui priment pour le vol. Vitesse, promptitude, difficultés, tout est résolu par eux. Cependant ces oiseaux, en un an, ne font pas le trajet que les oiseaux de mer franchissent en un mois.

Après ces remarques, il est facile de conclure, et de dire avec raison que tout oiseau vole parfaitement bien suivant ses besoins.

Nous prendrons donc le moineau comme type de la perfection du vol. Comme vitesse, il est capable de poursuivre avec succès un pigeon ; comme puissance, il peut monter perpendiculairement à une grande hauteur. Comme grand parcours, il est à la