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ESSAI D’ORNITHOLOGIE.

vent ces poissons, après s’être simplement mouillés dans une vague, repartir avec un élancé assurément très faible, et fournir une seconde et quelquefois une troisième carrière semblable à la première. Dans la mer Rouge et dans la mer des Indes on rencontre quelquefois des poissons volants de la grosseur d’un merlan ordinaire. Ils sont aussi rameurs, mais déjà se produisent de courts instants, de deux ou trois secondes, oùles battements cessent, et où le glissement se produit.

Les mammifères possèdent toute une grande famille qui jouit de cette faculté à un degré très grand, comparable, sous beaucoup de rapports, aux oiseaux les mieux doués : ce sont les chéiroptères, presque tous rameurs ; les grosses espèces ont seules quelques demi-voiliers. — Les galéopithèques et les écureuils volants sont deux classes d’animaux qui sont à l’enfance de l’art du vol ; elles se servent plutôt du parachute que des ailes. Leur étude offrirait, malgré cela, un très grand intérêt.

Il faut, malgré ces exceptions, reconnaître que l’ensemble des mammifères est organisé pour rester surta. terre. Aux oiseaux le royaume de l’air : chez eux les exceptions sont ceux qui ne peuvent utiliser ce mode de locomotion ; quelques palmipèdes et quelques struthions comprennent seuls cette classe de déshérités de la nature.

Le vol est bien certainement la plus belle manière de se mouvoir que la nature ait donnée à ses créatures. — Tous les oiseaux n’en jouissent pas également ; cependant, on ne peut nier que toujours un animal a un vol approprié à ses besoins. Au reste, le contraire supprimerait l’existence, ou au moins l’entraverait.