à la voile ; ses grandes ailes ne battent que pour se dérouiller. Il fera dix kilomètres pour réussir à se poser sans choc, dix lieues pour avancer d’une ; il a le temps, et a juré de ne jamais battre. — Au reste, rien n’est beau comme l’allure de cet énorme oiseau ; on ne peut en voir passer un sans s’arrêter et contempler cette majesté dans le mouvement. Ce sont d’immenses cercles parcourus lentement, sans ressauts ni arrêts ; puis, quand il prend le vol rectiligne, c’est avec une fixité imposante qu’il se meut ; il ne louvoie pas ni à gauche ni à droite, ni en haut ni en bas : il pénètre.
C’est le modèle par excellence de l’étude qui nous occupe : la cigogne, à côté de lui, est une fauvette, le milan un papillon, et le faucon une plume.
Celui qui a vu cinq minutes un oricou au grand vol, et qui n’a pas reconnu la possibilité de la direction aérienne, est au moins… mal organisé pour l’analyse.