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L’EMPIRE DE L’AIR.

plus grandes excursions que notre globe peut présenter sans se fatiguer et sans dépasser les bornes de la prudence : ainsi, le continent africain, les deux pôles, dans la saison favorable, les grandes mers, tout cela peut être franchi en peu de temps. — On trouvera très souvent des vents d’une durée de trois jours complets : soit 4,320 minutes, qui, s’il n’est pas trop contraire, permettront de faire au bas mot de 2,500 à 5,000 kilomètres, soit le 1/8 du tour de la terre.

Un pareil parcours est plus long que toutes les expéditions qui actuellement demandent des années de fatigue et une énergie qui n’est pas toujours suffisante pour préserver les voyageurs de la mort.

Les passagers de cette machine aérienne ne seront pas bien nombreux ; deux ou trois seront certainement la quantité qu’elle pourra contenir. — Ils seront tenus à une immobilité assez précise, afin de ne pas troubler par leurs mouvements les manœuvres de celui qui a la direction.

On ne sera assurément pas là dedans comme dans un salon, mais ces voyageurs auront cependant infiniment plus de confortable que les pauvres malheureux qui par amour de la science ou de la renommée vont se faire geler dans les glaces du pôle ou se faire manger par les cannibales de l’équateur de l’Afrique.

Certainement qu’on peut aspirer à faire encore mieux que cette machine mal commode, on peut aller jusqu’à penser au salon et à la couchette tout comme dans les bateaux. On peut même aspirer à la direction presque exactement automatique. Mais, cependant, il faut reconnaître qu’il y aura