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QUATRIÈME ESSAI.

appareils plus solides, moins vastes, et par conséquent plus maniables ; et enfin, une habitude donnée par une longue pratique.

Avec cet appareil plus rationnel, il est clair que si on porte rapidement les pointes en avant, et que le vent ait assez de force, on doit être enlevé.

Une fois parti, le reste est une question de savoir. Le vent soulèvera l’aéroplane, lui fera faire un saut assez haut, et il ira retomber en arrière si les pointes restent en avant. Mais si, au plus haut de ce saut, les pointes sont reportées en arrière, d’une quantité à chercher par le tâtonnement, la course en arrière sera finie, et l’aéroplane restera ou stationnaire ou ira tomber en avant.

Là est le tour d’adresse à bien exécuter : il faut se pénétrer de cette manœuvre et la faire en maître. — Sur l’eau, elle sera peu dangereuse ; on en sera quitte pour un bain si on la manque, mais sur terre elle ne doit être employée que quand on sera complètement maître de son appareil.

Les oiseaux se servent souvent de ce procédé : on voit alors d’énormes masses s’élever sans le moindre effort tout comme le ferait un ballon. Ils sont là, quelquefois pour aborder une pointe, obligés de monter et de descendre, de se poser, de se réenlever plusieurs fois avant de se sentir bien en position de station ; mais, nous le répétons, il faut absolument une grande surface et un pranrl vent.

Cependant, en observant bien, on voit quelquefois les grands voiliers employer ce procédé de départ par un vent moyen ; ils ont alors le soin de développer tout ce qu’ils peuvent produire de surface.