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L’EMPIRE DE L’AIR.

Nous sommes donc sûr d’être supporté avec beaucoup d’aisance par cette surface, et déposé à terre ou à l’eau sans une trop forte secousse. Au reste, rien n est plus facile que de faire d’abord l’essai avec une pièce de bois de 85 kilog., densité 1, et d’étudier sa marche.

Je pendrai l’aéroplane chargé à une grande vergue de bateau ; on le hissera aussi haut que possible, et de là haut on l’abandonnera à sa chute. — Lorsqu’il se sera bien retourné, qu’il sera réglé de manière à produire une course horizontale satisfaisante, je me mettrai il la place du poids d’essai et je me livrerai à mon tour à la chute.

S’il y a le moindre vent, sa force, la mienne, et surtout une bonne présentation des surfaces utiles, me permettront, j’en suis sûr, d’aller plus loin.

Il est plus que probable que la première fois je serai surpris, j’irai peut-être moins loin que le tronc d’arbre mon prédécesseur ; maison s’habitue à tout, même à une descente précipitée, et petit à petit, l’habitude aidant, un coup de vent un peu plus fort arrivant, je dois finir par me lancer complètement. Une fois au grand vol, bien parti, ayant l’espace devant moi et l’eau au-dessous, je crois que cela ira si bien que le difficile sera de s’arrêter.

On ne peut douter de la possibilité du départ. Pour le forcer, pour le rendre inéluctable, il n’y a qu’à partir par un grand vent ; on est sûr d’être emporté : j’en sais quelque chose !…

Mais, autre est d’être emporté comme un chiffon, que le vent roule et retourne, autre chose est de se mouvoir consciemment dans ce courant d’air ; le fait n’est même peut-être pas possible avec cette grande surface. Pour résister il ce vent violent, il faudra des