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L’EMPIRE DE L’AIR.

nière de devant à la hauteur du creux de l’estomac, les deux bras appuyant sur chaque planche et fixés par des courroies.

Le transport du centre de gravité se faisait en me déplaçant à la force des bras dans l’espace C.

L’appareil pesait 15 kilog. : c’était trop léger, les bois étaient un peu faibles ; ils avaient craqué sous l’action d’essais violents de la force de mes jambes.

Il y avait du bon dans cet aéroplane, mais il avait été fait trop précipitamment. — L’essai fut fait par un vent trop fort ; je ne voulais pas me montrer, je fus obligé de saisir un moment où j’étais seul. — Je me mis donc dehors avec mon appareil, je courus contre le vent : la sustention était très forte.

Je n’avais pas confiance, je l’ai dit, en la solidité de mon aéroplane. — Un coup de vent violent survint : il m’enleva ; je pris peur, je cédai devant lui et me laissai renverser. — J’eus une épaule luxée par la pression des deux ailes, qui avaient été ramenées l’une contre l’autre comme celles d’un papillon au repos.

Des circonstances, qu’il est inutile de relater, firent que je ne pus renouveler ces essais.

Il y avait du bon dans cette expérience. — Si j’avais été libre de recommencer avec le même appareil, renforcé, j’aurais repris confiance, surtout en essayant sur l’eau, afin de ne pas craindre la chute ; et je crois que, tout imparfait qu’il était, j’en aurais tiré quelque chose d’intéressant, malgré l’insuffisance des déplacements, et par cela même de la direction.