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L’EMPIRE DE L’AIR.

par son élasticité, sa vie propre, et qui au premier frottement se remet en place.

Un humérus de pélican est un gros os qui a un poids négatif, si j’oserais m’exprimer ainsi. Quand on le prend, son poids surprend comme le fait une masse d’aluminium qu’on soulève. Il n’a pas la pesanteur naturelle ; et cependant sa résistance est étonnante ; elle est due à une série d’aiguilles en os, qui le traversent dans tous les sens et font autant d’arcs-boutants.

Et lorsqu’elle se mêle de faire des tissus et des ressorts, quelle perfection ! — Les oiseaux ont un tendon élastique, qui part de la tête de l’humérus et va s’attacher à l’emmanchement de la main ; ce qui fait pour un pélican une longueur de 60 centimètres. C’est une corde élastique à tension égale ; chose rare.

Quant aux tissus, c’est la feuille de caoutchouc vivante : voir et palper, pour s’en faire une idée, les ailes des grandes chauves-souris, ou seulement la poche d’un pélican.

Cet essai était un progrès, il y avait bien toujours l’influence du rameur, mais, par la position debout, j’attaquais sérieusement la question du déplacement du centre de gravité. — Les articulations des ailes étaient bien pensées ; cependant j’avoue que c’était autant l’instinct qui m’avait poussé à les faire que le raisonnement. — Le fruit n’était pas exactement mûr.