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L’EMPIRE DE L’AIR.

cette force de pectoraux. Il se laisse tomber perpendiculairement aussi, mais les ailes à peine repliées. Au reste, ces chutes sont quelquefois énormes ; nous en avons vu qui apparaissaient au zénith étant déjà en descente : ce qui fait au moins trois kilomètres. S’ils permettaient à l’accélération de se produire, ils ne pourraient plus maîtriser leur vitesse, seraient désemparés, et n’auraient plus la force de changer de direction.


Après avoir bien vu, il s’agit de bien analyser.

Ce second point est plus difficile que le premier ; et cela, parce que les idées préconçues influencent l’entendement.

Tout le monde s’en est mêlé pour fourvoyer les intelligences. Que de faussetés ont été élaborées par de grands noms, et depuis admises comme article de foi. Il convient d’analyser soi-même les faits qu’on observe, sans passion, sans idée arrêtée d’avance, et surtout ne pas se lancer dans la poésie.

Exemple : Qui ne connaît ce vieux cliché de l’aigle lixant le soleil ? Dans quel but s’abîmer un organe aussi nécessaire, et qui est aussi délicat chez l’oiseau que chez l’homme ? De ce que l’aigle a une troisième paupière, vieux souvenir de son origine de reptile, on en a déduit qu’il devait s’en servir pour tempérer les rayons de l’astre du jour, à la façon des verres noirs qu’on met aux télescopes pour pouvoir étudier le soleil.

À quoi sert cette membrane ? Nous n’en savons rien au juste : tout ne sert pas dans la nature, malgré ce qu’on en a dit. Ce qu’il y a de positif, c’est que cette membrane, appliquée sur l’œil, est parfaitement opaque ; elle ne tempère pas, elle obstrue complète-