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APPLICATION.

sommes pas encore là, nous voulons nous contenter de stationner aisément dans l’atmosphère ; et si le vent devient trop fort, fuir sans honte devant lui et nous mettre à l’abri.

Nous n’avons ni à faire des manœuvres difficiles comme les autours ou les oiseaux de nuit, ni à reproduire des exercices de lutte comme l’aigle, mais tout simplement à aller comme nous pourrons, le plus simplement possible, par un temps de choix.

Il est donc rationnel que pour les premiers essais nous prenions pour objectif les grands voiliers, que nous exagérerons pour augmenter la sustention, afin de pouvoir êti e de suite en plein vol, et surtout pour n’avoir pas à craindre, lorsque nous voudrons nous poser, ces chocs qui sont la répulsion de l’instinct humain.

L’appareil y perdra certainement comme maniabilité ; il ira moins bien contre les vents un peu accentués ; mais pour commencer, c’est bien suffisant. — Plus tard, lorsque nous serons habitués à avoir le vide au-dessous de nous, nous corrigerons ces petits défauts.

Voici un résumé de mes essais. — Ils aideront à faire comprendre les difficultés qu’il y a à créer une machine simple, quand on est constamment tenu en lisière par deux questions de base, dont il faut à chaque instant tenir compte : je veux parler du poids et de la résistance des matériaux.

Je laisse le côté anecdotique, qui a cependant eu une importance énorme ; mais ces peines et ces écœurements importent peu à l’humanité ; elle ne demande à connaître que les résultats.

Voici les principaux essais que j’ai faits ; je les juge bien froidement, étant à vingt-cinq années de distance du premier.