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DU VOL THÉORIQUE.

L’ascension est produite par l’utilisation adroite de la puissante du vent, et nulle force autre n’est nécessaire polir s’élever.

Certainement qu’il serwerr difficile, pour beaucoup de gens, d’admettre qu’un oiseau, par un vent moyen, peut rester une journée entière dans les airs sans dépense de force. On essayera de faire intervenir des pressions indiscernables, des battements imperceptibles. — Il est de fait que l’esprit humain ne se prête pas facilement à admettre cette affirmation ; elle l’étonne ; il cherche à s’en défendre au moyen de toutes les échappatoires qu’il pourra trouver. — Tous ceux qui n’ont pas vu, lorsqu’on leur parle de l’ascension sans dépense de force, ont de suite à la pensée la phrase suivante : il y a des mouvements qui vous ont échappé.

Il arrive même que l’observateur superficiel ou d’occasion, qui s’est trouvé de par le hasard en face de cette évolution bien exécutée, en y repensant plus tard, sent le doute envahir son entendement ; le fait lui semble si inscrite, et un tel contre-sens, qu’il se demande s’il a bien vu.

Cette observation, pour être indéniable, demande à être faite, et cela absolument, sur les très grands vautours seulement ; et voici pourquoi : c’est parce que les autres oiseaux qui s’élèvent par ce procédé dans les airs n’exécutent pas ce problème de décomposition de force dans toute sa simplicité.

Si nous étudions les petits oiseaux, nous voyons des volateurs de 50 grammes, martinets, guêpiers, par certains temps d’orage, se livrer à cette manœuvre lorsqu’ils sont très haut. Mais, les aurait-