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L’EMPIRE DE L’AIR.

à la vie vaincu d’avance, il n’aura à s’occuper que de sa manœuvre, et il le fera résolument avec la science qui le caractérise.

Comme mode de locomotion, sans parler du chemin de fer, du bateau il vapeur et du ballon, il a inventé deux procédés nouveaux, de toutes pièces, qui n’ont aucune racine dans la nature : nous voulons parler du patin et du vélocipède ; pourquoi alors ne perfectionnerait-il pas un sujet tout trouvé, et que rien ne garantit être arrivé à sa dernière limite ?

Lorsque la première frayeur aura été surmontée, lorsque l’horreur du vide sera maîtrisée par l’habitude, l’intelligenee humaine, après avoir essayé toutes les allures des oiseaux, voudra les perfectionner. L’homme alors se dira : voyons s’il n’y a rien au delà. — Alors, muni de surfaces excessivement variables, il essayera l’ascension vent debout, il produira l’ascension vent arrière, sans décrire de cercles, et surtout la marche en arrière.

Pour le vent debout, il y aura à étudier si l’ascension directe, même en avançant sur le vent, comme cette manœuvre d’aigle déjà décrite, est plus avantageuse par les bons vents que l’ascension en ronds en perdant du terrain pour le regagner ensuite. Ce dernier procédé est celui employé ordinairement par 1rs oiseaux, mais comme nous savons qu’ils peuvent faire mieux, il faudrait peut-être expérimenter. Les oiseaux sont comme tous les êtres inférieurs : ils n’aiment pas travailler longtemps de la tête, et les ronds leur permettent de se distraire à l’étude de la recherche de la pâture ; comme nous n’aurons à nous occuper que d’aller le mieux possible, et que nos facultés de combinaisons sont autrement puis-