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DE LA RÉSISTANCE DE L’AIR À L’AVANCEMENT.

duit dans la marche des bateaux. Il est clair qu’une gabare de la Seine, avec son avant carré, a bien plus cie difficulté à trouer l’élément liquide qu’un bateau il vapeur de rivière dont l’avant est tranchant comme une lame de couteau.

Quant à la résistance que l’aile éprouve pour pénétrer l’air, et la résistance présentée au maître-bau pour le corps, nous remarquerons que, quoique les ailes aient des formes bien variables comme longueur et largeur, elles ont toutes une forme creuse, très accentuée chez les oiseaux à vol faible, et s’atténuant comme convexité à mesure qu’on arrive aux oiseaux à vol paradoxal tels que : duc, frégate et martinet.

Cependant, comme ensemble, cette forme creuse est générale.

Elle est indispensable, pour pouvoir dans l’acte de sustention arriver sous l’action de la pression à la forme plate.

Puis, même en conservant une courbure, c’est pour elle un faible obstacle à l’avancement dans le fluide. — Tout le monde a remarqué le peu d’efforts qu’il faut pour maintenir un parapluie contre le vent ; cet effort est infiniment moindre que celui qu’il faudrait pour maintenir une surface plate égale à la tranche qu’il présente au courant d’air.

Il y a certainement une pression de l’air sur la surface de l’avant, mais il faut qu’il y ait une pression contraire fournie par un remous. — Cette contre-pression ne semble pas égale à la pression directe, mais son infériorité n’est pas bien grande ; elle est produite, peut-être, par les imperfections de la construction, et à coup sûr par le trainement.

Une surface d’une courbure parfaite recevrait une