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L’EMPIRE DE L’AIR.

pris à confondre, dans le désert libyque, un vautour avec un chameau de forte taille ; et même, une fois, en pleine France, à voir un corbeau sous le volume d’un aigle.

À quoi attribuer ces aberrations de l’œil ? À la vitesse dont on est soi-même animé, probablement, car le mirage est plus actif quand on est en mouvement que quand on est immobile.

Il faut ensuite se mettre dans de bonnes conditions pour bien voir. Nous avons eu, en Algérie, un couple de sylvies qui étaient d’une familiarité charmante. Les demoiselles pille-mouches, comme nous les nomtnions, venaient chasser à un mètre des gens, et nichaient dans un trou du plafond d’une chambre habitée. Cette hardiesse permettait de très bien les étudier. — Ce que ces oiseaux dépensaient de force dans une chasse de cinq minutes est étonnant. — Ils sont organisés pour pouvoir attraper les insectes, au vol, et généralement il y a de grandes difficultés à ces poursuites. Les mouches dont nos oiseaux se nourrissaient faisaient, en fuyant, des crochets insensés : les sylvies les suivaient avec succès ; et au bout de quelques secondes on entendait ce petit coup de bec énergique, indiquant la réussite de la chasse.

La proximité dans l’étude est grandement à rechercher. Il nous a été permis d’étudier de très près plusieurs oiseaux : la corneille, le faucon crécerelle, le pèlerin, le milan, le néophron percnoptère, les pélicans, les grands vautours, etc.

De la corneille et du milan nous n’ajouterons rien à ce que nous en disons à leur article ; au Caire, il est facile de toucher ce dernier au vol en s’y prenant avec adresse.