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DE LA RÉSISTANCE DE L’AIR
À L’AVANCEMENT

La résistance opposée par l’air, la difficulté que l’aéroplane oiseau ou machine éprouve à pénétrer ce gaz, est en raison de la perfection de sa coupe ; exemple :

Il est clair qu’une chouette-effraie (strix flammea), qui a pour avant un vaste disque plat qui est sa laide figure, aura beaucoup plus de difficulté à pénétrer l’atmosphère que l’imbrim (colymbus glacialis), qu’on peut citer comme un modèle de coupe. — L’imbrim commence par un bec pointu comme une aiguille, l’ensemble de la tête est conique, elle s’emmanche sur un cou conique qui se lie à un corps conique. Quant à son arrière, il présente des surfaces d’effacement parfaites ; la contre-pression, l’effet des remous pourra s’employer d’une manière utile. Aucune force ne viendra se perdre ou se briser, soit contre de longues pattes, soit contre une longue queue à traîner : chez lui tout s’emmanche bien, glisse bien l’un dans l’autre, rien n’accroche l’air ; tout passe bien l’un après l’autre. Mais, une fois lancé, quelle vélocité possède ce palmipède : c’est un boulet qui rase la mer, qui peut pénétrer des courants aériens qui font reculer tous les autres oiseaux.

C’est quelque chose de semblable à ce qui se pro-