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DE L’OBSERVATION.

mer à mesure que l’éloignement augmente ; puis une augmentation de la grosseur dans certains cas ; entre autres, quand on est soi-même animé d’une vitesse dans un sens, et que l’oiseau en a une en sens contraire.

La première de ces affirmations semble tout d’abord une naïveté, cependant elle n’est que très exacte et assez curieuse pour être exposée. La différence qu’il y a entre deux surfaces, l’une étant 0mq,25 et l’autre 1mq, est parfaitement perçue par l’œil à 100 mètres de distance : notre vue analyse avec exactitude ce rapport et nous en donne parfaitement conscience. À 500 mètres, la différence s’atténue sensiblement ; et, à 1000 mètres, tout élément de comparaison est détruit par la distance : la surface 4 est exactement égale à la surface 1. Cet effet est tellement fort, qu’à cet éloignement, l’intelligence est obligée de venir secourir la vue qui ne peut plus. juger l’étendue de ces surfaces qui varient cependant du simple au quadruple. Elle est obligée de venir lui dire : ces deux points, quoique de même grosseur apparente, ne doivent pas l’être en réalité, car leurs mouvements différents indiquent des masses différentes, auxquelles doivent correspondre des surfaces environ proportionnelles.

Ainsi, à grande distance, on confond, avec les meilleurs yeux, le milan qui a 0mq,28 de surface, avec le grand vautour qui a 1mq et plus.

Quant à la seconde cause d’erreur, elle est plus difficile à expliquer. Le mirage y est sûrement pour quelque chose.

On peut lui attribuer quelques-unes de ces grosses fautes de vue qu’on commet quelquefois, surtout. dans les pays chauds. Ainsi, nous nous sommes sur-