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VAUTOUR FAUVE.

après lui que trois ou quatre exceptions qui le surpassent, sans cependant le faire oublier. Il est bien, en tous cas, leur frère comme similitude de vol.

Il y a peu de choses à dire des otogyps, si ce n’est qu’il faut la plus grande attention pour les reconnaître dans un groupe.

Quant aux condors, comme leur conformation est la même que celle des vautours de l’ancien continent, on peut, sans rien hasarder, dire que leur manière d’être dans l’air est sensiblement la même.

Comme chaque chapitre de cette étude contient quelque aperçu sur le gyps fulvus, nous y renvoyons le lecteur, et lui recommandons l’étude spéciale de cet oiseau ; il fait mieux comprendre en cinq minutes le vol sans battement, qu’une longue étude de toutes les autres familles d’oiseaux ensemble.

La note dominante de ce vol, ce qu’il a de remarquable, c’est la tendance très marquée à produire toutes les manœuvres par le planement, et d’éviter tout ce qui rappelle le rameur. Les otogyps et les arrians sont dans le même cas, ils exagèrent même cette tendance. Tous ces gros oiseaux ne frappent l’air que quand le vent est absolument calme : circonstance atmosphérique très rare ; et, comme le moindre souffle d’air leur suffit pour obtenir la suspension, c’est rarement la tranquillité de l’air qui les force au repos. L’humidité les gêne infiniment plus que le calme ; il semble, à les observer, qu’ils redoutent beaucoup d’avoir les ailes mouillées. Les très grands courants d’air déroutent aussi l’économie de leur genre de vol : ils sont organisés pour bien voler par un vent moyen ; aussi, quand le vent fraîchit trop, ils commencent à éprouver des difficultés ; et par la