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MILAN DU CAIRE (Milvus æqyptius)

Cet oiseau, assez rare en Europe, est commun en Afrique, surtout en Égypte. On l’aperçoit à Tunis, en Algérie, en Asie Mineure, isolément dans la campagne ; il suit ordinairement les percnoptères, et mène la même vie qu’eux. — En Égypte, et surtout au Caire, il habite la ville à résidence fixe ; a ordinairement un minaret ou une corniche de mosquée comme perchoir de jour, et couche sur les grands arbres qui croissent dans les cours des maisons.

Ils vivent par paire, se quittent rarement, sont presque toujours en vue l’un de l’autre, soit en chasse, soit au repos. — Le vol de cet oiseau est exactement celui du milan royal. Il rame presque autant qu’il plane, quoique ses grandes ailes puissent le dispenser de se donner tant de mouvement. — Il passe sa vie à vérifier toutes les terrasses et il enlever les débris de viande qu’il aperçoit. Il le fait en plongeant et enlevant sa proie au vol d’un coup de serres. Si son butin n’est pas trop gros, il le mange très souvent sans se reposer. Quand cet acte se fait par un fort vent, il donne le spectacle du vol inconscient : l’oiseau est tellement occupé qu’il va presque où le vent le pousse.

Sa hardiesse passe toutes les bornes. Il ose aller partout, même plonger entre les passants, dans les