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CHAUVES-SOURIS.

pattes de derrière et un appendice caudal ordinairement très vigoureux.

Les roussettes d’Égypte, qui ont jusqu’à 60 centimètres d’envergure et pèsent souvent plus de 100 grammes quand elles sont grosses, n’ont déjà plus la même tournure dans l’air que les petites chauves-souris de l’Europe ; le poids donne la fixité dans la direction, ce qui fait que dans les pays où elles sont nombreuses, on les confond la nuit avec les chouettes, dont elles ont la taille et le vol.

Elles sont frugivores, tant qu’elles peuvent l’être, c’est-à-dire tant qu’il y a des fruits ; mais, comme ils ne sont pas abondants dans la vallée du Nil, et qu’il y a de nombreux mois où il n’y en a aucun, qu’avec cela elles sont très nombreuses, il faut donc qu’elles puissent se nourrir d’autre chose. — Aussi chassent-elles assidûment les insectes sur les canaux et les moineaux dans les arbres. — On met toutes leurs rapines sur le compte des scops qui sont nombreux aussi ; mais elles ont sur la conscience une bonne part de ces assassinats nocturnes. Cependant, sitôt que les fruits reparaissent, elles retournent à leur alimentation végétale.

Ce goût très prononcé qu’elles ont pour les figues du sycomore, les raisins, etc., est en Égypte un écueil sérieux pour ces cultures : on est obligé, pour conserver les fruits, d’entourer les arbres, les treilles, les tonnelles, de filets, sans cela il ne resterait rien. Qu’on juge des dépenses qu’occasionne cet animal.

Elles niehent partout où il y a de l’ombre, dans les cavernes de la montagne, dans les ruines, en ville même quand l’emplacement leur semble convenable. — On a démoli au Caire, il y a quelques années, un