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CHAUVES-SOURIS

Quand ou regarde avec attention une de ces grandes chauves-souris, on est porté à faire de curieuses réflexions. — Ce n’est nullement un oiseau, mais bien un mammifère ; et même on peut dire que c’est tout à fait un être supérieur. — Les roussettes ont un faux air d’anthropoïde qui leur attire plus d’un regard de la part de l’observateur attentif ; elles représentent passablement la charge d’un homme ailé. — Quand nous étudions les oiseaux, il reste dans notre entendement, par rapport à leurs facultés, un voile formé par l’énorme distance qui les sépare de nous dans l’échelle de la création ; mais, pour ce mammifère, la proximité est trop précise pour nous permettre aucune illusion : nous l’analysons de sang-froid, et nous reconnaissons en lui notre précurseur.

Les petites espèces sont insectivores, leur vol est celui d’un rameur parfait, pouvant joindre à cette qualité la faculté qu’ont les chouettes et les autours de pouvoir changer très rapidement de direction : il le faut au reste pour pouvoir vivre d’insectes. Pour parvenir à produire ces crochets, qui sont le point remarquable de leur allure, elles se servent de la déviation du plan des ailes et de la direction que peut donner une voile comme gouvernail mue par les