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CYGNE

Il y a deux points où l’étude du cygne est facile à faire : Genève et Londres. — La Tamise avec son atmosphère brumeuse ne permet pas de les suivre bien loin. Au reste, ils ont l’air bien malheureux sur cette eau fangeuse.

Pour les voir tout à son aise, il n’y a qu’un endroit, c’est le lac de Genève. — Là ces beaux oiseaux sont chez eux et sont les vrais propriétaires du lac.

Ils nichent dans les fossés de la ville, et vont mendier, c’est quêter qu’il faudrait dire, des morceaux de pain jusqu’à Villeneuve. — Ils font même plus fort, ils suivent les bateaux à vapeur, se posent pour chercher ce qu’on leur a jeté par dessus le bord ; puis, lorsqu’ils sont en retard de deux ou trois kilomètres, ils reprennent leur vol, atteignent le navire et se reposent dans le sillage.

Leur vol est un mélange de battements de peu d’amplitude et de planement rectiligne. Ils ne tournent pas comme les pélicans ou les oiseaux de proie ; c’est toujours en ligne droite qu’ils se dirigent, comme les canards, les oies, et tous les oiseaux qui ont peu de surface à leur disposition.