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L’EMPIRE DE L’AIR.

j’en avais un énorme, magnifique dogue de combat, gros comme le veau que nous poursuivions.

Je le sifflai pour avoir du renfort.

Bobo, c’était le nom de ce vieil ami, en trois bonds fut vers nous ; et là me demanda, avec ses grands yeux de phoque, ce qu’il fallait faire.

— Attrape ! lui dis-je.

— Facile, me fut-il répondu.

C’était vrai, un taureau de cinq cents n’allait pas loin avec lui.

— Doucement ! dis-je, voyant qu’il allait le prendre par le cou ou par l’oreille.

Bobo, docile comme une machine, fut à l’instant sur son derrière.

— Attrape ! redis-je ; doucement ! doucement, ne lui fais pas de mal.

Le chien me regarda bien en face ; ses yeux disaient : Tu me dis de prendre et de ne pas prendre, que veut dire cela ? Il était complètement dérouté, et franchement il y avait de quoi l’être… — Enfin, une idée lui vint, il courut après le veau, au petit trot, sans l’effrayer, et…..

Au fait, que ceux qui nient le raisonnement chez les animaux veuillent bien pour un instant se figurer qu’ils sont chien de prise, c’est-à-dire qu’ils ont quatre pattes, qu’ils sont très forts et ont une mâchoire terrible ; qu’il s’agit d’arrêter un veau gras, délicat, qu’il ne faut pas blesser. Raisonnez, cherchez, j’attends la réponse ; Bobo, lui, a trouvé[1].

Mais revenons à nos moutons, c’est-à-dire à nos corbeaux.

  1. Dans la seconde édition de cet ouvrage, nous donnerons les noms des personnes qui auront trouvé la solution de ce problème.