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CORNEILLE

Cet oiseau est le pendant du renard pour la finesse, peut-être même son supérieur comme intelligence.

Rien de fin, de délié comme ce spirituel animal. Il a la malice de la pie, mais moins bruyante, plus sérieuse ; ses actes sont raisonnés.

Ce carnivore est le plus grand chercheur qu’on puisse rencontrer. La nature pour lui permettre de remplir cette mission lui a donné un jugement, un entendement incroyable ; sa petite cervelle raisonne avec une justesse parfaite.

Ce qui lui permet de vivre, ce n’est ni son vol perfectionné, ni ses pattes élastiques et puissantes comme des ressorts, ni son bec vigoureux : c’est la pensée qui est sa force dans la lutte pour l’existence.

Ce qui se passe dans cette petite tête est prodigieux ; il faut étudier la corneille en liberté pour s’en faire une idée. Ces animaux, en cage ou en demi-liberté dans une habitation, ne montrent qu’une faible portion de leurs dons. — Dans l’Est, dans la Russie, la Turquie d’Asie, la Perse, l’Égypte, l’Inde, ils vivent aux dépens de la société ; ils sont voleurs, bruyants, ennuyeux, par conséquent souvent en butte à des répressions ; mais, soit paresse de l’homme, soit adresse de la bête, ils restent toujours et quand même le commensal de la sociélé.