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L’EMPIRE DE L’AIR.

le dos, piquent les tiques, et n’ont aucune peur des bergers.

À neuf heures, ils se dirigent par petites familles vers l’Atlas, où ils passent la journée à manger des olives sauvages. — On ne les revoit plus avant le soir, où, quelques instants avant le coucher du soleil, apparaissent au loin dans les airs d’immenses serpents, qui cheminent lentement vers la forêt, en se tordant dans tous les sens. — D’autres fois, ce sont d’énormes sphères à mouvements rapides et à contours changeants : cette manière de se grouper est leur ordre de bataille pour résister à l’attaque du faucon. Leur ennemi plonge et replonge dans cette boule, mais la légion s’écarte, le laisse passer, se referme, et ce n’est que rarement que le vorace réussit dans son attaque.

Plus tard, quand la nuit approche, de petits vols de retardataires, composés d’une centaine d’individus, passent agglomérés en boule. Ces petits groupes se meuvent à un mètre du sol avec une vélocité surprenante.

L’étourneau isolé ne présente jamais cette vitesse : il y a là un effet d’excitation, et peut-être une action de masse. — Le fait est que, serrés comme ils le sont, le cent tient dans l’espace de deux mètres cubes ; la nuit aidant, — qui ne permet pas de les voir venir, — ils causent une surprise, qui rappelle très bien l’effet désagréable produit par les projectiles qui passent trop près. En cinq minutes ils sont à la forêt : suivons-les au perchoir, là nous attend un spectacle intéressant.

Nous approchons, la forêt est en face, il n’y a que l’Arrach à traverser. — La nuit est noire, mais comme