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ÉTOURNEAU (Sturnus vulgaris)

Cet oiseau est un bon rameur, peu intéressant cependant comme individu : le lecteur le connait ; il niche dans le nord, traverse la France en octobre par petites troupes de quinze à vingt individus, se rend en Afrique où il passe l’hiver.

Jusqu’ici il ne présente rien de particulier à nos yeux ; sa manière d’être est la même que celle des merles, des grives et autres oiseaux de cet acabit ; mais, arrivé en Algérie, la scène change, l’individu disparaît pour faire place à la collection. C’est sous cet aspect que nous allons l’étudier.

Je vais raconter ce que j’ai vu bien souvent :

À trois kilomètres de ma ferme se trouvait la forêt de Baba-Ali, où se réunissaient le soir ces bandes d’oiseaux. C’était à cette époque une immense broussaille de deux ou trois mille hectares. — Des saules noirs émergent d’un buisson de ronces, grand comme une contrée : voilà le tableau.

On ne pénètre que sur les bords de cette mer d’épines, et encore pas bien profondément : les sangliers seuls peuvent s’y mouvoir au moyen de leurs percées boueuses, et cheminent ainsi sous bois dans tous les sens.

Dès que l’aurore pointe, ces oiseaux s’éveillent et se