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naire en Cochinchine, qui a résidé longtemps au milieu des tribus sauvages du nord et qui se trouve actuellement chez les Stiêngs.

Suivant ce prêtre érudit, auquel nous devons la latitude exacte de plusieurs points qui ont servi à établir notre carte, aussi bien qu’un grand nombre de renseignements topographiques sur le royaume de Cochinchine et les pays des sauvages, le siamois, le laotien et le cambodgien semblent être des langues sœurs ; plus du quart des mots, surtout ceux qui expriment des choses intellectuelles, sont les mêmes pour chacune d’elles. Ajoutons, et ceci est caractéristique, que le mot lao signifie ancien et ancêtre.

En 1670, le Cambodge s’étendait encore jusqu’au Tsiampa, mais toutes les provinces de la basse Cochinchine qui lui appartenaient, et qui forment aujourd’hui la Cochinchine française, envahies et soumises successivement par les Annamites, sont depuis plus d’un siècle tout à fait perdues pour le Cambodge ; la langue et l’ancien peuple cambodgien y ont même totalement disparu. Les deux États actuels ont leurs limites et leurs rois entièrement indépendants l’un de l’autre. Le Cambodge est bien jusqu’à un certain point tributaire de Siam, mais nullement de l’Annam ; aussi, nous ne pouvons comprendre qu’à notre époque, et dans les circonstances actuelles (1860), quelques journaux de France, et même des officiers de l’expédition, aient confondu ces deux pays ; nous ne saurions trop relever cette erreur.

Les montagnes de Domrêe, qui s’élèvent à une