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exemple, gouvernées comme le sont les colonies de cette grande nation.

Battambâng et Korat sont renommés pour leurs langoutis de soie au couleurs vives et variées, et dont la teinture est tirée des arbres du pays, comme la matière première est récoltée et tissée sur place.

Un coup d’œil sur la carte du Cambodge suffit pour faire voir qu’il communique — avec la mer par les nombreuses embouchures du Mé-Kong et les innombrables canaux de la basse Cochinchine, qui lui était autrefois soumise — avec le Laos et la Chine par le grand fleuve[1].

  1. L’article suivant du courrier de Saïgon, daté de septembre 1803, confirme tout à la fois la justesse de vue de feu Henri Mouhot, ainsi qu’une partie de ses prévisions et de ses espérances :

    « … L’amiral La Grandière, qui n’a cessé de montrer, depuis sa prise de possession du gouvernement de la Cochinchine, une activité qui s’étend sur tous les intérêts, vient de se rendre auprès du roi de Cambodge. Nous avions déjà quelques rapports avec ce souverain, ennemi déclaré de Tu-Duc, mais qui, tout en applaudissant aux échecs que nous infligions à celui-ci, paraissait éprouver pour nous plus d’effroi que de sympathie. Il s’agissait de dissiper cette méfiance et de lui prouver que nous sommes venus en Asie, non pour nous imposer par la violence, mais pour établir entre ces contrées lointaines et l’Occident des relations avantageuses aux uns et aux autres.

    « La voyage de l’amiral a amené le plus beau résultat que nous puissions souhaiter : un traité qui nous donne le protectorat du royaume de Cambodge. En vertu de ce traité, nous sommes dès maintenant on possession du droit de commercer dans cette vaste et riche contrée. Nous sommes autorisés à y exploiter ses immenses forêts gratuitement, si c’est pour le gouvernement français, et, moyennant une redevance insignifiante, si c’est pour le commerce privé. Nous instituons à Oudong un résident français. Ses fonctions sont