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blocs de grès, les uns longs, les autres carrés posés en assises régulières ; on en voit quelques-uns qui sont sculptés et qui, s’ils n’ont pas été pris à d’autres monuments, devaient être des rebuts rejetés à cause de quelques défauts, car ils sont souvent posés à contre-sens.

Ce pont, avec ses quatorze arches étroites, peut avoir quarante-deux à quarante-trois mètres de long et quatre à cinq mètres de large.

La rivière, au lieu de passer sous les arches, coule maintenant à côté, son lit ayant été modifié depuis la construction du pont par les sables qu’elle charrie, et qui se sont accumulés au pied des arches et autour des pierres éboulées, de manière à cacher la moitié des premières.

Sous le pont même, il y a très-peu de sable.

Il devait servir à faire communiquer la cité d’Ongkor la Grande avec la haute et large chaussée qui, coupant la province de l’ouest à l’est sur un espace d’une trentaine de milles, se dirige ensuite vers le sud.

Presque chaque ruine, sur ce sol bouleversé, est riche en inscriptions gravées en divers caractères dont les uns ont été employés plus fréquemment que les autres. Les caractères les plus usités parmi les Cambodgiens sont ceux de l’alphabet pali ; mais personne, à Siam ou au Cambodge, n’a encore pu traduire ces inscriptions, quoiqu’on puisse les distinguer facilement. Les naturels prétendent qu’il y a une clé à trouver pour déchiffrer ces caractères ; mais ils ne l’ont pas encore découverte. Ils montrent une pierre qu’ils pré-