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ments ne semble avoir été créé en vue de servir d’habitation ; tous semblent porter le cachet des idées du bouddhisme. Dans le palais même, statues et bas-reliefs ne représentent que des sujets exclusivement civils ou religieux ; c’est une suite de rois entourés de leurs femmes, la tête et le corps chargés d’ornements, tels que bracelets et colliers, et vêtus d’un étroit langouti.

Partout, d’ailleurs, on découvre des monceaux de débris de porcelaine et de poterie, beaucoup d’ornements, des instruments de fer, des lingots d’argent, pareils à ceux en usage comme monnaie en Cochinchine et appelés naines, mais beaucoup plus gros.

Les naines actuelles pèsent trois cent soixante-dix-huit grammes.

Ce qui a pu faire choisir cette localité de préférence à d’autres peut-être plus avantageuses sous bien des rapports, c’est sans doute la position centrale qu’elle occupe ; car le minerai d’or dont nous avons reconnu l’existence dans une roche de quartz du voisinage ne doit entrer que pour peu dans ce choix, je le suppose du moins.

Située à quinze milles du grand lac, dans une plaine en grande partie sablonneuse et aride, sous tous les rapports en un mot, à moins que la nature du terrain n’ait changé, la métropole d’un grand empire aurait trouvé sur les rives du grand fleuve un emplacement plus abondant en ressources, et offrant surtout des communications faciles.

Quoique sans la moindre prétention en science architecturale, non plus qu’en archéologie, j’essayerai cependant de décrire ce que j’ai vu et senti à Ongkor,