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susceptibles de perfectionnement, climat sain, température supportable et surtout inépuisable fécondité du sol qui permet la culture des plus riches productions, rien ne manque à cette contrée pour assurer le succès à des planteurs industrieux et entreprenants.

Ma négociation est enfin arrivée à un résultat heureux, c’est-à-dire que le bon vieux Apaït a consenti à laisser son fils Phraï entrer à mon service, pourvu que je lui donne trente ticaux, la moitié de ses gages d’une année, en avance ; puis il vendra sa case et son champ de poivre, payera sa dette et se retirera dans un autre endroit de la montagne. Le petit Phraï est enchanté de me suivre et de pouvoir courir les bois du matin au soir. Je ne suis pas moins content que lui, car avec sa connaissance du pays, son activité, son intelligence et son dévouement pour moi, il est d’un prix inestimable. Les chaleurs deviennent de plus en plus fortes. Le thermomètre est monté un jour à cent deux degrés Fahrenheit (trente-neuf centigrades) à l’ombre ; aussi les longues chasses deviennent pénibles et quelquefois impossibles ailleurs que dans les forêts. Je profitai, il y a quelques jours, d’un temps couvert et par conséquent moins chaud, pour visiter une chute d’eau dont on m’avait parlé et qui se trouve dans le district presque désert de Priou, à douze milles de Kombau. Au mois de janvier, lors de mon premier passage ici, j’avais déjà eu le désir de m’y rendre ; mais le Chinois qui s’était proposé pour nous y conduire, s’était égaré et nous avait fait marcher une journée tout entière pour nous conduire à un endroit