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La vie des montagnes (mont Sabab). — Chasses. — Tigres, — Serpents, etc. — Riche végétation de Chantabury.


De retour à Chantaboun de mes excursions maritimes, j’allai m’installer chez un bon vieux Chinois, planteur de poivre, qui, deux mois plus tôt, lors de ma première visite, m’avait déjà donné l’hospitalité. Il se nomme Ihié-Hou, mais en siamois nous l’appelions Apaït, ce qui veut dire oncle. Apaït est veuf ; il a deux fils, dont l’un est âgé de dix-huit ans ; celui-ci est un bon enfant, laborieux, vif, courageux et infatigable ; il m’est déjà fort attaché et à grande envie de m’accompagner au Cambodge. Né dans ces montagnes et très-intelligent, il n’est pas de quadrupèdes, et très-peu d’oiseaux dont il ne connaisse les mœurs et les habitudes ; puis il n’a peur ni des tigres, ni des éléphants ; toutes ces qualités réunies jointes à sa douceur font que Phraï (c’est le nom du jeune homme) serait un véritable trésor pour moi.

Apaït a aussi deux frères qui, devenus catholiques, sont allés s’établir à Chantaboun, afin de se