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MARIE,
OU
LA PETITE AVEUGLE.

C’était en novembre 1829 ; le froid était vif, la neige tombait par flocons et couvrait la campagne comme un vaste linceul. Le vent gémissait aux portes, le feu pétillait en vives étincelles ; on avait repris les veillées. Comme à l’ordinaire, les paysans étaient réunis dans l’écurie de Catherine la fermière, plus riche alors qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les femmes filaient, les hommes teillaient le chanvre, les enfants jouaient entre eux. Il se faisait là un bruit, un tapage à ne pas s’entendre. L’un racontait les nouvelles du jour : il y en a