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CHAPITRE XVII. — 1647. 367 CHAPITRE XVII (1647.) — Arrivée à la cour des Hancini. — Leur portrait. — Courti- sanerie du comte de Nogent. — Sa femme présente les Hancini à la Reine. — Indifférence affectée du cardinal à l’égard de ses nièces. — Propos du maréchal de Villeroy a leur sujet. — La famille de Mazarin peu considérée à Rome. — Dureté de la Reine envers la maréchale de f chomberg. — Arrivée en France du landgrave de Hcsse. — Dé- part de la Reine pour Fontainebleau (15 septembre). — Mauvais sen- timents de Mazarin envers madame de Motteville. — La Reine la console. — Droiture d’Anne d’Autriche. — Sa dévotion embarrasse Mazarin. — Fâcheuses conséquences de sa faiblesse pour son ministre. — Habileté du cardinal. — Il permet à Chàteauneuf de visiter la Reine à Fontainebleau. — Pensées ambitieuses de Chàteauneuf. — Les affaires se rétablissent à l’armée. — Siège de Lens. — Maladie du duc d’Anjou. — La Reine va le voir à Paris. — Elle retourne à Fon- tainebleau. — Espérances que donne aux courtisans le péril du duc d’Anjou. — Le jeune prince revient à la santé. — Conversation plai- sante du duc d’Orléans avec la Reine. Alors, le 11 septembre, nous vîmes armer d’Italie trois nièces du cardinal Mazarin et un neveu 1 . Deux sœurs Mancini et lui étoient enfans de la sœur cadette ’ t Sur la fin de cette année, dit Monglat (treizième campagne), arri- vèrent à Paris un neveu et trois nièces du cardinal Mazarin. Il avoit à Rome deux sœurs mariées : l’aînée au comte Martinozzi, dont elle avoit deux filles, et l’autre au seigneur Mancini, duquel étoient venus trois garçons et cinq filles. Au commencement de la régence, la Reine, pour autoriser le choix qu’elle faisoit de lui pour le gouvernement de l’État, disoit qu’il étoit étranger, et qu’il ne faisoit point de conséquence parce qu’il n’avoit point de parens. Mais cette raison ne dura pas longtemps ; car cet hiver on vit paroître à la cour un garçon et deux filles Mancines, et une Martinozzi, lesquelles logèrent dans l’appartement de la marquise de Senccé, dame d’honneur de la Reine, qui avoit été gouvernante du Roi, pour être élevées près d’elle, comme une femme d’une haute vertu. » F.R.