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mon sang bouillonner à la pensée que le misérable vieillard tenait ma fille en son pouvoir, que peut-être il l’avait fait assassiner !

Mais la fatigue, l’épuisement sont plus forts que le chagrin et l’inquiétude. Sans m’en rendre compte, je m’endormis.

Une forte secousse me réveilla.

J’ouvris les yeux, je me dressai. L’ingénieur Houl, accompagné de Grosé, le chef de la milice, et du vieux Foug, le membre du Conseil suprême que j’avais vu tenir tête à Rair, étaient devant moi.

— Levez-vous, vite ! s’écria Grosé (c’était lui qui venait de me secouer). Rair veut vous voir !

— Rair ! m’écriai-je, stupéfait et me croyant trahi. C’est une plaisanterie, je pense ?

— Non ! intervint le vieux Foug. Rair vous fait rechercher, mais ce n’est pas pour vous faire du mal !... Ilg... vous savez, le chef des appareils électriques ?

— Oui...

— Il a déserté ! Il s’est emparé d’un obus volant et s’est rendu à Nour... Il emporte un fragment de pierre-zéro qu’il a réussi à se procurer. Il préparait son coup depuis longtemps !...

» Cette nuit ! Il a interrompu tous les courants, brouillé toutes les vibrations... Il a coupé et