— Toupahou ?
— Nul ne sait où il est. Mais ne restons pas ici ! Nous n’allons pas tarder à être recherchés. D’un moment à l’autre vont apparaître d’autres obus volants... Dès que Rair aura fait rétablir les ondes... Il veut nous laisser le temps de nous écraser sur le sol. Venez !
— Où allons-nous ? murmurai-je, désemparé.
— Nous allons essayer de regagner Illa. Nous nous cacherons chez Houl, l’ingénieur chargé de la surveillance des machines à sang. Il est des nôtres. Grosé viendra nous y retrouver aussitôt qu’il le pourra !
Je ne répondis pas. Nous nous éloignâmes des débris de l’obus volant. Nous avancions à pas lents, car je pouvais à peine me soutenir et me traînais plutôt que je ne marchais. Sans Fangar, je serais tombé à chaque pas. — Et la guerre contre Nour ? demandai-je.
— Les préparatifs continuent... Depuis quinze jours, Rair a pris le pouvoir absolu. Quatre membres du Grand Conseil ont été trouvés foudroyés, sans qu’on sache comment — mais tout le monde a deviné d’où venait le coup. La terreur règne. Personne n’ose bouger, d’autant plus que tout le monde se sent surveillé par la police de Limm... D’un moment à l’autre, nous allons fondre sur les Nouriens...