Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jaune dardait une lueur maligne, accentuée encore par le ricanement de sa large bouche. Avec son front bas et aplati, ses oreilles écartées, larges et pointues, les épais poils roux lui recouvrant le corps, il représentait bien la force brutale. Sous la peau grenue de ses longs bras — des bras démesurés — le frémissement des muscles puissants se devinait...

Il était plus heureux que moi, celui-là . Il ne connaissait pas, il ne connaîtrait jamais mes angoisses. Ma pauvre Silmée ! Qu’était-elle devenue ?

L’ascenseur, avec une vertigineuse vitesse, glissa sans une secousse dans le long tube d’acier... Il passa à travers les innombrables étages d’Illa et, finalement, s’arrêta net, devant une galerie aux murailles lumineuses.

Mes gardiens m’entraînèrent. Une porte s’ouvrit devant moi. On me poussa dans l’ouverture. Je trébuchai, cependant que, derrière moi, le battant se refermait.

J’étais dans une des oubliettes d’Illa, une cellule affectant la forme exacte d’un cylindre, haut de deux mètres cinquante, d’un diamètre d’un mètre cinquante. On ne pouvait s’y tenir que debout ou assis. Impossible de s’y étendre. Une lumière violâtre suintait des murailles, du sol et du plafond. Pas d’autre ouverture que la