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querait à leurs moteurs, et leurs machines s’écraseraient instantanément sur le sol !... Ah ! le seigneur Rair a tout prévu !

— Pourquoi ne pas m’avoir informé que l’armée d’Illa allait maintenant compter de viles brutes dans ses rangs ? m’écriai-je, en essayant vainement de dissimuler mon irritation.

— Ordre du seigneur Rair !

Je ne répondis pas et examinai les obus volants. Je pus ainsi constater que Rair n’avait rien oublié. Chaque engin était muni d’un léger réservoir pouvant produire d’épaisses vapeurs dans lesquelles il était loisible à l’obus volant de disparaître s’il était serré de près par l’ennemi.

J’interrogeai Fangar sur cette innovation, ou plutôt sur cette résurrection, car, depuis longtemps, l’on avait cessé d’employer des moyens aussi simples à Illa, et les précédents modèles d’appareils volants étaient construits avec un métal composé d’un alliage qui, en permettant aux rayons lumineux de le traverser, les rendait complètement invisibles.

— Vous ne pensez pas à tout, seigneur Xié ! me fit remarquer le chef aériste. Le seigneur Rair sait ce qu’il fait. Chaque obus volant peut se rendre invisible en s’entourant d’un nuage que nos projecteurs spéciaux traverseraient et dissiperaient sans peine. Tandis que, si les nou-