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III

J’ai de nombreux défauts, comme tout le monde. Mais je me dois cette justice que je suis patient, obstiné et énergique. Mes ennemis le reconnaissent.

Une brève réflexion me convainquit qu’avant tout, si je voulais réussir, je devais faire en sorte que Rair ignorât mes projets. Pour cela, il me fallait agir comme si ces projets n’existaient pas.

Après avoir fait venir un médecin qui m’assura que Silmée ne courait aucun danger immédiat, et avoir laissé auprès de ma pauvre enfant deux femmes gardes-malades, je ressortis et m’en fus dans les galeries renfermant les arsenaux.

Elles étaient situées... elles le sont encore, mais pour si peu de temps... oui, elles étaient situées au vingt et unième étage au-dessous de la surface du sol, exactement sous le lit du fleuve Appa, qui, lui-même, passe sous la ville. Ainsi, en plus des épaisseurs des métaux anticonducteurs et des matières inertes impénétrables aux rayons X et en général à toutes les radiations quelles qu’elles soient, nos arsenaux étaient protégés par une couche d’eau épaisse de plusieurs mètres.

Rair aurait voulu placer les machines à sang