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Damn'd ! répéta le capitaine Ellis en hochant la tête.

S’il n’était pas très bon calculateur, c’était un marin pratique et expérimenté. Il savait que, dans le Pacifique, de nombreux récifs ne sont pas portés sur les cartes, que des hauts-fonds sous-marins les entourent, et que le moindre heurt contre un bloc de corail eût suffi à perdre le Grampus.

— Paré à la manœuvre ! hurla-t-il, en se précipitant sur le pont où dormaient les matelots de quart.

Ceux que sa voix n’éveilla pas furent rappelés à la réalité par quelques solides coups de botte.

Moins de dix minutes plus tard, le Grampus, à sec de toile, se balança, immobile, sur les flots clapoteux.

Le capitaine Ellis avait décidé d’attendre le jour pour explorer l’îlot inconnu. Sa provision d’eau était maigre. Il comptait profiter de la circonstance pour se ravitailler — si possible — ce qui lui éviterait d’atterrir aux Fanning et de risquer de voir déserter ses marins. Dans cet îlot qui paraissait inhabité, les gaillards n’auraient aucune envie d’abandonner le Grampus.

Ayant donc laissé le quart à son premier officier, le capitaine Ellis descendit dans sa cabine et consulta la carte.