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protéger la ville, en rendant fous tous ceux qui s’approchaient dans un certain rayon. Mais les Nouriens ont réussi à neutraliser les vibrations magnétiques, et il a fallu trouver autre chose.

La vie, à Illa, est heureuse, mais monotone.

Moi, je n’aime que la guerre et les combats.

À Illa, tout est calme. Les Illiens n’ont aucun effort à faire. Le mélange de verre et de métaux dont sont faits les planchers des maisons produit des émanations magnétiques, dont la force est calculée pour contrebalancer les quatre-vingt dix-sept centièmes des effets de la gravitation. Ainsi, un homme pesant cent kilos n’en pèse plus que trois. Il peut ainsi se mouvoir avec un effort infime et se sent supporté par l’air comme un nageur par l’eau. Ses pas effleurent le sol.

Les accumulateurs de lumière font régner dans les cent et un étages dont se composent les maisons d’Illa une clarté constante.

À intervalles réguliers, les machines à sang irradient des courants osmotiques qui font passer dans les tissus des Illiens la nourriture nécessaire à l’entretien et à la prolifération des cellules, et cela sans qu’ils s’en rendent compte.

Les cimetières ont été supprimés depuis deux siècles. Les courants électriques désagrègent les corps, les dissocient, et la désagrégation de cette matière humaine dégage une énergie formidable