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devant eux, sans penser au péril, sans penser à rien. C’était une cataracte vivante, un flot dont on aurait rompu les digues. Je fus entraîné par le gigantesque Torg.

Nous traversâmes une grande salle où se tenaient quelques Illiens. Je ne les vis pas. Lorsque j’arrivai, ils étaient déjà réduits en bouillie.

Et, une seconde porte ayant été enfoncée, nous fûmes dans les étables.

Une salle ronde, d’environ cent mètres de diamètre et dont le sol était en forme d’entonnoir, à gradins[1]. Sur ces gradins, que divisaient de hautes barrières de métal grillagé, des milliers de singes et de porcs étaient affalés. La plupart somnolaient, sous l’influence des soporifiques mélangés à leur nourriture.

Au centre de l’entonnoir, une ouverture ronde était béante. C’était dans cette ouverture que les bêtes destinées au sacrifice glissaient automatiquement. Des chemins roulants, formant en quelque sorte les rayons de l’immense circonférence, amenaient au trou les bêtes désignées par les biologistes, et sans que personne eût à intervenir.

Du plafond tombait une lueur crépusculaire

  1. La forme d’un cirque. Mais les Illiens ignoraient apparemment les cirques. (N. d. A.)