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battait tumultueusement. D’un petit coup sur l’épaule, je lui marquai que nous étions amis. Et nous le fûmes.

Ouh, patiemment, dévotieusement, m’apprit le langage secret des hommes-singes. Car ces brutes, à défaut d’intelligence, possédaient une dose incroyable d’astuce.

Leur terreur des surveillants était trop grande et leur habitude de se soumettre trop ancrée en eux pour qu’ils songeassent à la possibilité d’une révolte. Mais ils avaient créé une sorte de langage secret qui leur permettait de communiquer entre eux sans que les surveillants s’en aperçussent.

Ouh m’apprit à manier la pioche et le pic et les outils de toutes sortes employés pour arracher le minerai du sol. Il m’enseigna les ruses nécessaires pour éviter de se fatiguer. Il travailla à mes côtés, m’évita les tâches trop dures pour ma force et pour mon manque d’adresse.

Car les hommes-singes, grâce à la sélection opérée par les biologistes illiens, possédaient quatre mains et étaient doués — je l’ai déjà dit •—• d’une force comparable à celle de huit à dix hommes ordinaires.

Le temps passa.

Par l’entremise d’Ouh, je me fis d’autres amis, et, peu à peu, l’espoir revint en moi. J’osai envi-